Esther Phillips au Festival de Châteauvallon - 1972
Et ce soir, la reine incontestée du rythm and blues…
Esther Phillips, Little Esther comme on l’appelait à ses débuts, à la fin des années 40, dans l’orchestre de Johnny Otis, comptait déjà à 18 ans, deux énormes succès commerciaux : Double Crossing blues et Ring A Dig-Doo.
Une plongée précoce dans le monde des grands, qui s’accompagne malheureusement de sérieuses addictions. A plusieurs reprises, elle sera forcée de mettre sa carrière en pause.
Si les années 1950 sont difficiles, Esther Phillips n’est pas du genre à se laisser abattre. Elle fait un grand retour en 1965, avec deux succès immédiats, dont une magnifique reprise des Beatles : And I Love Him. L’année d’après, elle marque même l’histoire sur la scène du festival de Newport. Sa voix éraillée, et sa personnalité lumineuse ne laissent personne indifférent. Et sur scène, c’est indéniable. Irrésistible.
Après un court passage en cure de désintoxication à la fin de la décennie, Esther Phillips se livre dans un album intime et urgent, Burnin’, publié chez Atlantic Records - dans lequel est donne une version bouleversante d’une composition de Gil Scott Heron qui traite justement des addictions : le merveilleux Home Is Where The Hatred Is.
A la suite de quoi, elle part pour l’Europe. C’est au festival de Châteauvallon, à la fin du mois d’août 1972, qu’on la retrouve ce soir dans Jazzlive. A ses côtés, une très belle équipe : celle du CTI de Creed Taylor. Freddie Hubbard à la trompette, Grover Washington Jr. et Hank Crawford pour le saxophone alto, Stanley Turrentine et Joe Farrell pour le ténor, et Hubert Laws à la flûte, mais aussi Bob James au piano, Ron Carter à la basse, Jak deJohnette à la batterie et, vous allez voir, Airto Moreira aux percussions…