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Visions from Living Being

Le mardi 06 octobre 2015, par Laurent Sapir

Un son et lumière en jazz, c'est toujours bon à prendre. Surtout quand c'est Vincent Peirani qui s'y colle avec son quintette Living Being dont le disque éponyme, sorti en début d'année, recèle déjà en lui-même des paysages particulièrement évocateurs. Le metteur en scène Laurent Gachet s'en est inspiré avec bonheur à la Cigale en projetant, derrière les musiciens, des images mystérieuses, éclectiques et kaléidoscopiques subtilement calquées sur les ambiances musicales offertes au public.

Des nuages, des illuminations ou encore des figures géométriques et abstraites du type Carré Noir sur fond Blanc... Ces Visions from Living Being n'encombrent en rien le jeu des musiciens même si le passage du théâtre d'ombres indonésien, en écho au morceau Air Song, peut éventuellement distraire notre attention par son côté un peu trop illustratif. Pêché véniel au regard de la narration visuelle qui amplifie avec brio la dramaturgie musicale opérée par le groupe. Vibrant sous un jeu de lumière or, Vincent Peirani et ses camarades de jeu (Tony Pelman au fender rhodes, Julien Herné à la basse électrique, Yoann Serra à la batterie et Émile Parisien au sax) déploient un large et beau registre.

Hommage à Monk pour commencer, puis à Michel Portal qui est dans la salle avant de reprendre avec toujours autant de lyrisme le Dream Brother de Jeff Buckley. Le matériau de départ du disque prend des développements nouveaux et parfois inattendus. En témoigne l'intro-impro fulgurante de Vincent Peirani et Émile Parisien sur Workin' Rhythm à laquelle fait écho, dans le même morceau, un duo d'enfer entre l'accordéoniste et son batteur.

La fin du concert est un régal, avec le clin d'œil au Duke dans Dancers in Love (qui figurait dans l'album Belle Epoque), puis un impromptu klezmer endiablé qui semble tout droit sorti de l'univers déjanté d'Émile Parisien. Dernier rappel avec le poignant solo de l'accordéoniste aux pieds nus sur Miniature, tendrement arrimé à son instrument et chantant à l'unisson. La boîte à frissons de Vincent Peirani (c'était le titre de son premier album en leader, Thrill Box) est encore loin d'avoir épuisé tous ses trésors.

Vincent Peirani à la Cigale, Visions from Living Being, mardi 6 octobre

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