Betty Carter at the Bottom Line
A 16 ans, notre héroïne du soir avait déjà derrière elle une carrière de chanteuse d’église, une solide formation de piano au conservatoire, et son petit carré de lumière dans les clubs de Détroit. C’était la fin des années 40, et Betty Carter avait encore toute sa vie devant elle.
Quand ils passaient par là, elle faisait le bœuf (comme on disait à l’époque) avec toutes les futures stars du bebop : le saxophoniste Charlie Parker ou les trompettistes Dizzy Gillespie et Miles Davis. Eux aussi étaient encore tout jeunes. Eux aussi, faisaient leurs classes dans ces nuits d’improvisations, et plantaient déjà, sans le savoir, les graines du jazz de demain.
Comme beaucoup dans cette bande de légendes en devenir, Betty Carter achève sa formation dans l’orchestre de Lionel Hampton. Là, elle aiguise son scat et rencontre de nouveaux partenaires de jeux, comme le chanteur King Pleasure ou le pianiste Ray Bryant, qui, conscient de leur chance, lui demande de venir chanter sur leur disque. Et c’est comme ça que Betty Carter fait ses premiers pas en studio, à tout juste 20 ans.
De quoi attirer l’attention du label Peacock, qui signe son premier album sous son nom à elle, “Out There with Betty Carter” en 1958. Ensuite, et pour aller vite, elle enregistre pas mal avec Ray Charles, et tourne jusqu’au Japon avec le saxophoniste Sonny Rollins, tout en enchaînant les labels sans jamais trouver la perle rare.
Alors dans les années 70, en boss lady, Betty Carter ouvre son propre label, Bet-Car, sur lequel elle publie ses enregistrements les plus célèbres. Jusqu’à obtenir, enfin, la reconnaissance tant attendu au début des années 80 et jusqu’à la fin de sa carrière. Et attention, une reconnaissance à la hauteur de Betty Carter. C’est à dire qu’elle signe chez Verve, qu’elle se retrouve à chanter à la maison blanche devant Bill Clinton, et qu’elle reçoit un Grammy pour l’album “Look What I Got!” en 1988.
Ce soir, dans Jazzlive, on la retrouve deux ans après son Grammy, sur la scène du Bottom Line de New York, et en quintet : Geri Allen au piano, Craig Handy au saxophone ténor, Freddie Hubbard à la trompette, Tarus Mateen à la contrebasse et Gregory Hutchinson à la batterie...
Rendez-vous dès 21h sur TSFJazz!
Betty Carter, Droppin' Things (Verve Records - 1990 - rec. 25-26/05/1990)
Betty Carter - voix
Geri Allen - piano
Craig Handy - saxophone ténor
Freddie Hubbard - trompette
Tarus Mateen - contrebasse
Gregory Hutchinson - batterie