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Paranormal Activity

Le vendredi 27 novembre 2009, par Laurent Sapir

"Paranormal Activity" va se faire défoncer la tronche. Il est vrai qu'en France, on a toujours un peu tendance à sortir le bazooka face à certaines  "success story" made in USA... Et puis on est quand même moins poltron que les Américains... Comment ont-ils pu à ce point flipper, là-bas, sur cette histoire de maison hantée tournée avec un budget de court-métrage pour devenir en fin de compte  le film le plus rentable de la décennie?

Vaste question, à laquelle on n'opposera que la perception un peu provocatrice et en même temps sincère d'un spectateur qui n'est guère adepte de ce genre de cinéma... Alors, oui, effectivement, le film d' Oren Peli  ne fait pas si peur que ça... Effectivement, il ne se passe pour ainsi dire pas grand chose dans cette chronique nocturne des portes qui claquent et autres lumières intempestives qui empêchent un couple bien sympathique de dormir en paix...

Mais c'est dans ce "rien" justement qu'il y a "tout" !  Voilà deux jeunes gens qui n'ont rien trouvé de mieux que d' installer une caméra de surveillance dans leur chambre pour cerner les phénomènes paranormaux auxquels ils sont confrontés... Non seulement ça ne les fait pas vraiment avancer dans la solution du problème, mais en plus la caméra va faire exploser le couple... Le type ne peut plus s'en passer... Il la laisse tourner, la caméra - pas seulement pour terrasser les fantômes - et ça énerve sa petite amie... Bon, ce n'est pas Bergman, mais ça a tout de même une autre allure que "Blair Witch Project", cette chronique de la désagrégation conjugale qui prend autant sa source, finalement, dans l'excès de voyeurisme que dans le passé et le bagage culturel que la fille trimballe avec elle, alors qu'au départ son boyfriend rêvait d'une relation entièrement neuve avec sa dulcinée.

C'est sous cet angle que "Paranormal Activity"  passionne. On pourrait y ajouter une autre dimension, à savoir tout ce qui participe, dans le film, à l'exténuation du genre "film d'horreur": les effets spéciaux sont rares et très vite désamorcés, alors que la référence à "L'Exorciste" est ramenée à une simple pirouette... Pour le reste, Oren Peli sait parfaitement où poser sa caméra, et on est fasciné par les trois niveaux de lecture qu'il propose au spectateur en divisant l'écran entre le lit où dort le couple, la porte de leur chambre avec le couloir derrière, et surtout le redoutable time code de la caméra de surveillance...

"Paranormal Activity", d'Oren Peli (sortie en salles le 2 décembre) Coup de projecteur avec le réalisateur, sur TSF JAZZ, ce lundi 30 novembre, à 8H30, 11H30 et 16H30

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