Dans la catégorie "Blockbusters", bonne pioche ! Armé d'une B.O. éclectique où parviennent à se nicher Isaac Hayes et Bobby Womack , "L'Elite de Brooklyn" respecte joliment les codes du bon et sombre polar new-yorkais ancré dans son territoire et prodigue en pulsions mortifères...
Trois flics en fatale vadrouille, donc... Richard Gere approche de la retraite avec juste la bonne dose d'alcool et de désespérance que sa solitude autorise... Don Cheaddle se la joue, lui, beaucoup plus casse-cou dans le rôle de l'infiltré déchiré sur le plan sentimental et qui cherche par tous les moyens à ne pas perdre son âme malgré ses très mauvaises fréquentations... Quant à Ethan Hawke, il franchit la ligne rouge dés la première séquence du film en bon père de famille écrasé par ses dettes et ses responsabilités jusqu'à adopter le comportement des gangsters qu'il pourchasse...
Ripoux et un peu zombies sur les bords, ces trois là ne se croisent pratiquement jamais au cours du film... C'est un peu frustrant au niveau rencontres d'acteurs, mais sur grand écran le cahier des charges est parfaitement acceptable, grâce à la mise en scène tendue d'Antoine Fuqua et à son art du montage très bien rodé... On pense parfois à "French Connection"... Le dénouement, en revanche, est un peu téléphoné, mais vu l'état actuel de la production cinématographique et dans la perspective d'un bon film de samedi soir, le voyage à Brooklyn ne vous décevra pas...
L'Elite de Brooklyn, d'Antoine Fuqua (sortie en salles le 5 mai)