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PRELUDE IN E MINOR OP 28
MCCOY TINER/JOSHUA REDMAN

Jean Ferrat en guise d'autoportrait...

Le dimanche 14 mars 2010, par Laurent Sapir
Je crois que mon père et ma mère se sont aimés avec Jean Ferrat... Dans ce qui les a amenés à faire[...]

Je crois que mon père et ma mère se sont aimés avec Jean Ferrat. Dans ce qui les a amenés à faire leur vie ensemble, eux qui viennent d'univers si différents, j'imagine que "Potemkine" et "Aimer à perdre la raison" ont du faire trait d'union... J'ai donc grandi avec lui. Bien avant Brel, Gainsbourg et Léo Ferré... Bien avant "Kind of Blue"...

Je me souviens de cette drôle de comptine en 45 tours à la maison, autour de mes 6-7 ans: "La boldochevique, la boldochevique, la bonne tisane du bourgeois"...Je me souviens de ma première manif, printemps 1983... La sono  crachait : "Ah Monsieur d'Ormesson, vous osiez déclarer qu'un air de liberté flottait sur Saïgon, avant que cette ville, s'appelle ville Ho Chi Minh"... Toujours pas d'air de liberté, hélas, à Ho-Chi-Minh-Ville, quand je l'entend chanter, quelques années plus tard, : "Ah ils nous en ont fait avaler des couleuvres, de Prague à Budapest, de Sofia à Moscou", composé en l'an 80 dans la foulée d'un tristement célèbre "bilan globalement positif", ou encore  "C'est un joli nom, camarade", en mémoire du Printemps de Prague.

Et puis il y eut "Ma France"... Alors voilà... Picasso, dans mon âme, continuera toujours à tenir "le monde au bout de sa palette",  elle répondra toujours du nom de Robespierre, ma France, et "du journal que l'on vend le matin d'un dimanche à l'affiche qu'on colle au mur du lendemain", il y aura toujours les mots et les notes de Jean Ferrat pour guider ma conscience. 

Jean Ferrat (26 décembre 1920-13 mars 2010)

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