Direct
ELEVEN FOUR
DAVE BRUBECK / PAUL DESMOND

In the Air

Le vendredi 08 janvier 2010, par Laurent Sapir
Faut-il vraiment lui laisser le mot de la fin ? "La vie est meilleure, écrit Jason Reitman en conclu[...]
Faut-il vraiment lui laisser le mot de la fin ? "La vie est meilleure, écrit Jason Reitman en conclusion du dossier de presse, lorsqu'on est accompagné, même si on croit n'avoir besoin de personne"... De l'auteur du décapant "Juno", on attendait quand même autre chose que cette morale à deux centimes... Surtout lorsqu'elle accompagne un film assez désuet dans sa facture, jusqu'à faire grincer les ressorts les plus rouillés de la bonne vieille comédie américaine... Le plus impardonnable, à vrai dire, c'est que cette romance que George Clooney encombre de sa lissitude routinière occulte peu à peu la charge politique du scénario de départ... Car il est d'abord question d'une sorte d' "horreur économique" dans "In the Air", à travers l'odyssée aérienne d'un spécialiste des licenciements convoqué à tour de bras un peu partout sur le territoire américain pour faire la sale besogne que les patrons des grosses compagnies rechignent à effectuer... D'aéroports en chambres d'hôtels, le bonhomme n'a pas le temps de faire dans le sentiment, jusqu'au jour où une jeune collaboratrice apparemment encore plus féroce que son aîné entreprend de chambouler certaines méthodes de travail... Cet aspect du scénario, Jason Reitman l'investit dans la maladresse et la démagogie en faisant défiler régulièrement, en montage accéléré, des personnes qui ont réellement été licenciées dans les mois qui ont précédé le tournage... Répété à l'excès, le dispositif tourne au procédé. Jason Reitman n'a que faire, en vérité, des victimes du personnage joué par Clooney. Ce qui l'intéresse, c'est plutôt le portrait d'un nomade égoïste qui carbure au rythme des miles d'avions qu'il collectionne dans une sorte de fétichisme effréné avant de découvrir, un peu tard, les joies du mariage, de la famille, et de l'attention portée à autrui... Fastidieux et  réactionnaire, le propos résume la vacuité d'une oeuvre dont le seul élément consolateur survient dans le tout dernier plan... Tout seul, la-haut, dans son avion, George Clooney n'aura même pas réussi à décrocher le "happy end" qui, pour le coup, aurait rendu ce "In the Air" irregardable... In the Air, de Jason Reitman (sortie en salles le 27 janvier)
Partager l'article
Les dernières actus du Jazz blog