Screamin' Jay Hawkins. Avec lui, le cri était élevé au rang d’art, dans toutes ses nuances et dans toutes les tonalités. C’était son fond de commerce, car oui, il était payé pour ça ! Ovni du blues et du rock'n'roll, cet hurluberlu moins fou qu'il en avait l'air, aimait entrer sur scène planqué dans un cercueil, avant d'entonner son grand succès : I Put A Spell On You.

Printemps 2002. Come Away With Me vient de sortir et déjà les chiffres sont vertigineux. Norah Jones, 22 ans, est entrain de conquérir le monde avec son premier album, à commencer par les Etats-Unis où sa voix fragile et ses chansons délicates ont fait mouche de manière quasi inexplicable… Enfin, pas tant que ça ! C’est ce que nous allons tenter de voir aujourd’hui.

New York, Madison Square Garden, 23 Février 2003. Le gratin du show business est réuni pour les Grammy Awards. Bruce Springsteen, Avril Lavigne et Eminem font monter les watts. Mais celle qui va coiffer tout le monde, raflant six récompenses dont l’album et la chanson de l’année, est une jeune femme que personne ne connaissait un an plus tôt et qui a vendu des millions d'exemplaires de son premier disque.

C’est l’histoire d’une figure tragique, de l’un de ces héros oubliés que le jazz a laissé sur le bord de la route. L’un de ces profils que l’on croise davantage dans la rubrique faits divers des journaux que dans les colonnes de la presse musicale. L’un de ces musiciens dont on devine rien qu’en écoutant sa musique que sa vie sentait l’alcool, la clope, la drogue et la prison.