Gary Bartz débarque au Duc des Lombards
Notre héros du soir est littéralement né dans un club de jazz. Celui que son père tenait à Baltimore dans les années 40, et qui voyait défiler des gars comme Art Blakey ou George Benson.
Enfant de la balle, il se met rapidement au saxophone et se forge, dans ces nuits de jazz, une idée libre de la musique. Elle a toujours été là, et il le sait, elle pourrait l’emmener n’importe où. Il faut croire que Gary Bartz avait vu juste. Sa vie, c’est une histoire du jazz à part entière.
Les années 60, c’est la décennie du bebop, du hard bop et de la contestation. Ça se passe avec Max Roach, Abbey Lincoln, Eric Dolphy, Charles Mingus et les Jazz Messengers d’Art Blakey.
Les années 70, c’est l’avènement du jazz fusion. Évidemment, ça commence avec Miles Davis, ça se poursuit avec un début de carrière en leader, et ça marque l’histoire avec le NTU Troop, véritable manifeste de soul, de jazz et de funk, tout en acoustique et en good vibes. Le genre d’instru parfaite pour le hip-hop en train de naître.
Les années 80, c’est plutôt funky sexy jazz ou — pour le dire un peu mieux — la décennie d’un funk commercial et accessible. Des gros mots pour les puristes, du gros son pour les kiffeurs.
D’autant que, dans la même décennie, Gary Bartz amorce un retour aux sources avec quelques albums plus traditionnels en quartet ou en quintet, dont un très joli disque en hommage à Thelonious Monk. De quoi redonner à notre saxophoniste toute sa jazz cred.
Et ce sera comme ça pendant toutes les années 90. Gary Bartz n’a plus rien à prouver et enregistre avec les meilleurs musiciens de sa génération (Kenny Barron, Al Foster ou George Cables), tout en accueillant quelques nouvelles têtes prometteuses, à commencer par le contrebassiste Christian McBride. Dans le même temps, et presque sans le savoir, Gary Bartz acquiert une très sérieuse street cred. Ses albums deviennent des mines d’or pour le hip-hop en pleine explosion, et on retrouve son saxophone sous les textes de A Tribe Called Quest, et jusqu’à très récemment dans les prods de Funky DL.
Au top de sa hype, Gary Bartz fêtait à la rentrée ses 85 ans avec un tout nouvel album : The Eternal Tenure of Sound: Damage Control. Dans les crédits, quelques-uns des artistes les plus intéressants du moment, de Brandee Younger à Theo Croker, ou encore Kamasi Washington.
Ce soir, le saxophoniste fais sa première au Duc des Lombards... A vivre en direct dès 19h30 dans Jazzlive!
Line up
Gary bartz - saxophone alto & soprano
Barney McAll - piano & claviers
Paul Bollenback - guitare
Matt Pavolka - contrebasse
Elé Howell - Batterie
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