Place au Jazz et à édouard Ferlet

En 20 ans de carrière, Édouard Ferlet est passé maître dans l’art d’accueillir l’inattendu, et de provoquer l’impossible.
Depuis une petite dizaine d’années, il s’est lancé dans une quête encore plus folle, et qui frôle la dystopie : aller capturer l’inhumain au royaume des Pianoïdes.
“De leurs ennemis les sages apprennent bien des choses” disait Aristophane. Édouard Ferlet est donc allé chercher comme binôme l’adversaire historique de tous les pianistes : le disklavier. Héritier des pianos à rouleau qu’on trouvait dans les salons du XIXe siècle, le disklavier a depuis été breveté par Yamaha et est, grosso modo, un piano qui peut jouer tout seul. Autrement dit, un piano qui disqualifie les pianistes. Encore une fois, un robot pour remplacer l’humain.
Mais Édouard Ferlet a pris le problème à l’envers. A la base, c’est vrai, les robots ont été pensés pour reproduire des gestes humains. Avec le temps, ils les ont surpassés. Leurs mouvements sont devenus hors de portée des mortels. Inhumains quoi. Et ça, pour Édouard Ferlet, c’est de la nourriture pour artiste. Il a observé le robot, il a appris à le connaître, à jouer avec lui, à l’écouter, à lui répondre, à lui parler, … Et la Némésis est devenue“alter-robot”.
De son disklavier, Édouard Ferlet a appris l’insensibilité, l’irréalisable et la neutralité. Et aussi paradoxal que ça puisse paraître, le résultat est bouleversant, parfaitement exécuté et ne laisse pas indifférent.
Arrêter d’intellectualiser, de surinterpréter et de surjouer. “Laisser la musique arriver toute seule, et être comme un robot”.
C’est l’aventure Pianoïd, dont le deuxième volet sortait au début de l’année et qu’Édouard Ferlet présente ce soir sur la scène du théâtre Firmin Gémier / Patrick Devedjian de la ville d’Antony pour la soirée d’ouverture du Festival Place au Jazz…
Un défi en tout élégance à découvrir ce soir dès 20h30 dans Jazzlive!