Good Boy

Il occupe le 8e rang dans notre classement des meilleurs albums de l'année. Le trompettiste Daoud a visiblement gagné son pari en faisant fructifier une image de "vilain petit canard" du jazz...
Il a crapahuté partout. Edimbourg, en Ecosse, mais aussi Los Angeles. On lit même ici et là qu'il a été... croque-mort dans le département du Gers. Et voilà aujourd’hui ce son de trompette qui n’a rien à voir, c'est le moins qu'on puisse dire, avec une ambiance de cimetière. On parle ici de Good Boy, premier album du musicien franco-marocain Daoud, qui a grandi près de Nancy et qui fait tout ce que les puristes en jazz conseillent de ne pas faire, à commencer par mélanger jazz, hip-hop, néo-soul, électro…
Rajoutez à cela un zeste d’humour ou d’ironie, mais aussi un tempérament revendiqué façon punk, ou alors vilain petit canard du jazz, et on n’a plus qu’à jubiler à l’écoute de cette joyeuse galerie de morceaux tour à tour péchus (Ford Focus 1999) et planants (Ficky Stingers)... C’est hyper ciselé, en plus, derrière le côté fédérateur de des mélodies de Daoud. Parfois, cela commence par une ritournelle et à l’arrivée, on a vraiment voyagé avec en renfort Etienne Manchon aux claviers, Félix Robin au vibraphone, Louis Navarro à la contrebasse et Guillaume Prevost à la batterie.
Ce qui est fort aussi, c’est que derrière la musique et derrière le musicien, il y a un personnage. Est-ce un hasard si Daoud flashe sur le mythique Lee Morgan ? Aux antipodes de l'artiste effacé, le sourire au coin, cette création d'un personnage au beau sens du terme ne peut que renforcer l’adhésion en musique.
Good Boy, Daoud (Intervention au micro de TSFJAZZ, ce lundi 9 décembre, lors du palmarès 2024 des meilleurs albums de l'année où le trompettiste a pris la 8e place). Daoud sera l'un des invités de la soirée You & The Night & The Music, lundi 16 décembre, salle Pleyel à Paris.