Direct
I ONLY HAVE EYES FOR YOU
MICHAEL BUBLE

2010-2019 : une décennie de jazz - Partie 2

Le dimanche 05 janvier 2020, par L'Equipe TSFJAZZ
On tourne la page de décennie 2010... Retour sur les moments jazz les plus forts de ces 10 dernières années en mots et en musique !

2015, BIENVENUE A LA PHILHARMONIE DE PARIS & RUEE SUR LES FESTIVALS 

Après huit ans de travaux, un lieu culturel prestigieux est inauguré par François Hollande ce 14 janvier au parc de la Villette. Il s’agit de la Philharmonie de Paris qui envoûte ses premiers visiteurs avec l’acoustique exceptionnelle de son auditorium. De quoi mettre entre parenthèses des polémiques sur le coût du projet qui auront la vie longue. Surtout quand Brad Mehldau se met au piano au mois d’avril tandis que Dianne Reeves, un mois plus tard, y chante le répertoire de Broadway.

Et puis c’est l’un des chiffres les plus frappants de l’année : 600 000 spectateurs se seront rendus à un festival de jazz en France en cet été 2015. Et cela alors même que les réductions de subventions ont poussé certains événements à réduire la voilure... Avec près de 60 000 visiteurs contre 45 000 l'an passé, le Nice Jazz Festival fait le plein. Jazz à Vienne dépasse de son côté le cap symbolique des 200 000 visiteurs. 

Il n’y a pas photo, enfin, lorsqu’il s’agit pour TSFJAZZ de désigner son album de l’année 2015. Kamasi Washington déchire tout avec son double album, le très opératique The Epic. Le saxophoniste californien réalise là un opus particulièrement ambitieux qui lui ouvre également les colonnes de la presse généraliste.

2016, IBRAHIM MAALOUF REMPLIT BERCY & LE NICE JAZZ FESTIVAL N’AURA PAS LIEU

Il est 20h15, le 14 décembre, lorsque Ibrahim Maalouf concrétise enfin le rêve fou qui l’habite depuis déjà quelques temps : devenir, après Miles Davis en 1986, le premier jazzman à se produire et à remplir Bercy. Pari réussi ! 16000 spectateurs communient avec le trompettiste et ses invités, à l’occasion de ses dix ans de carrière.

Cet événement ne peut nous faire oublier le terrible attentat qui a fait 86 morts et 458 blessés sur la Promenade des Anglais à Nice, cinq mois auparavant, au moment des feux d’artifice du 14 juillet. La ville est sous le choc et prend la décision d’annuler le Nice Jazz Festival qui devait démarrer deux jours plus tard, avec Melody Gardot comme marraine.

Il faisait, lui aussi, partie des artistes programmés sur la Côte d’Azur : le trompettiste Avishai Cohen fait une entrée plus que remarquée sur le prestigieux label ECM. Sa suite Into the Silence, dédiée à la mémoire de son père, atteint des sommets de plénitude. Devant tant de beauté, l’équipe de TSFJAZZ en fait son disque de l’année.   

 

2017, UN ENREGISTREMENT INEDIT DE MONK & LA FIN DES STUDIOS DAVOUT

Un enregistrement inédit du grand Thelonious, c’est forcément un événement ! Le 27 juillet 1959, Monk s’installe au piano du Nola Penthouse Studio, à New-York, pour graver la musique des Liaisons Dangereuses de Roger Vadim. Jamais publiée la bande était tombée dans l’oubli, jusqu’à ce printemps 2017, grâce aux recherches passionnées de deux producteurs français, Frédéric Martin et François Lê Xuân. Une sortie qui lancera de la plus belle des manières le centenaire de sa naissance.

Situé près de la Porte de Montreuil, à Paris, le mythique Studio Davout ne passera pas, en revanche, le cap des 42 ans d’activités. Il ferme ses portes le 9 avril, après avoir abrité plus de 10 000 enregistrements, à commencer par Francis Lai qui avait inauguré les lieux en 1965, avec la musique d’Un Homme et une Femme. Michel Legrand s’y était aussi installé pour Les Demoiselles de Rochefort et L’affaire Thomas Crown.

C’est bien plus loin, à l’autre bout du monde, sur l’Ile de la Réunion que le saxophoniste Gaël Horellou a enregistré son nouvel album, Identité, célébrant les noces du jazz et des rythmes de l’Océan Indien. Un projet plébiscité par notre équipe au moment du traditionnel top de fin d’année.

2018, LE JAZZ VOCAL ACCUEILLE SA NOUVELLE COQUELUCHE & LAURENT COURTHALIAC S’ENTOURE DE LA CREME DU PIANO

La planète Jazz avait été secouée en 2016 par la performance de Camille Bertault reprenant « Giant Steps » de John Coltrane a capella dans une vidéo postée sur Youtube et qui totalisait plus de 700 000 vues. Un exploit désormais gravé sur disque en janvier avec Pas de géant, deuxième album de la chanteuse qui installe durablement son audace et son authenticité dans le paysage musical français. 

Une année qui se termine en beauté avec la sortie du coffret At Barloyd’s, surnom du malicieux Laurent Courthaliac. Dans son salon, il accueille des pianistes talentueux pour des morceaux en solo répartis sur 9 albums et joués sur un piano Steinway en fin de vie miraculeusement réaccordé pour l'occasion. De la légende Alain Jean-Marie à la jeune garde avec Fred Nardin, sans oublier l’hôte lui-même, le coffret donne un aperçu du meilleur des pianistes français.

Autre nouveau venu qui bouscule les codes du genre, l’organiste Delvon Lamarr, arrivé de Seattle et qui publie en trio son premier album Close But No Cigar. « Claque de l’année » pour l’équipe TSFJAZZ qui érige les prouesses du prince de l’orgue Hammon B3 aux sommets de son palmarès 2018.

2019, LA NOUVELLE VAGUE CARIBEENNE & L’IMAGE DU JAZZ EN FRANCE

Si le maître Alain Jean-Marie a brillé sur plusieurs fronts cette année, notamment au sein du Tropical Jazz Trio, 2019 restera marqué par l’éclosion d’une nouvelle vague caribéenne dans le jazz français, avec notamment les premiers albums remarqués des pianistes Jonathan Jurion et Maher Beauroy et des concerts mémorables de Jowee Omicil ou Arnaud Dolmen.

De quoi conforter l’un des enseignements d’une récente enquête Harris Interactive selon laquelle, le jazz est une musique multiculturelle permettant de rassembler des gens d’origines diverses, selon 81% des sondés. Selon cette étude sur l’image de cette musique en France, ils sont par-ailleurs 56% à apprécier le jazz, dont 13% passionnément.

Le jazz, cause commune par-delà les origines, c’est d’ailleurs le crédo du Yes ! Trio, dont le nouvel album, Groove du Jour, fascine par sa générosité, la force de ses compositions, son sens du swing et la joie qui émane de ces retrouvailles plus que réussies entre Ali Jackson, Aaron Goldberg et Omer Avital. Ce sera le dernier disque de l’année de notre décennie.

 

 

 

Partager l'article
Les dernières actus du Jazz blog