Abbey Lincoln at the Promenade Theater - 1991
Et aujourd’hui, on ouvre un gros dossier dans Jazzlive.
Dans les premières pages, on y découvre une enfance dans le Chicago des années 30, entre misère et premiers pas derrière un piano.
Le premier chapitre commence en 1956, avec la publication d’un premier album chez Capitol, se poursuit avec quelques paragraphes dans les studios de Riverside, et nous laisse en suspens sur la rencontre avec les jazzmen les plus brillants de l’époque, de Kenny Dorham à Sonny Rollins, ou encore Benny Golson.
La chapitre suivant s’ouvre avec l’historique “We Insist - Freedom Now Suite” aux côté du batteur Max Roach. Véritable disque-manifeste de la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis, qui retentit tout au long de la décennie comme un cri, strident, menaçant et libérateur, poussé la tête haute par notre héroïne du soir.
La suite de l’histoire est un peu plus à l’eau de rose. Le temps d’un mariage avec Max Roach, pendant lequel elle se tient loin des studios, tout en continuant à écrire, composer et s’engager.
Et, comme dans un roman bien écrit, les derniers chapitres sont peut-être les plus passionnants. Ils nous plongent dans les années 80/90 et dépeignent la renaissance d’une artiste, à la suite de son divorce bien sûr, mais aussi avec la publication de deux albums en hommage à Billie Holiday, qui relance quasi instantanément sa carrière.
Les dernières pages sont signées Verve Record, et inspiraient récemment un très bel album de la chanteuse Marion Rampal.
Vous l’aurez compris, ce soir, nous avons rendez-vous avec Abbey Lincoln dans Jazzlive.
Et on la retrouve vers la fin du livre, au tout début des années 90, sur la scène du Promenade Theater de New York. A ce moment-là, Abbey Lincoln a 61 ans, elle vient de publier un album avec le saxophoniste Stan Getz, et monte sur scène dans une magnifique robe rouge, avec comble de l’audace, une cape tout aussi rouge avec des manches à plumes derrières lesquelles elle disparaîtrait si elle n’avait pas tant de charisme.
A ses côtés, James Weidman au piano, Michael Bowie à la contrebasse, Mark Johnson à la batterie, et même le jeune Steve Coleman, méconnaissable sans sa casquette et très chic dans son smoking...
Rendez-vous dès 21h!