Makaya McCraven au New Morning
Au début de sa vingtaine, notre héros du soir s'installe à Chicago, ses baguettes de batterie sur le dos et des rêves plein la tête. Dans cette ville d’effervescence artistique, où le jazz côtoyait le hip hop sans se poser de questions, Makaya McCraven écumait les clubs et les studios dans l’espoir de mettre, à son tour, sa pierre à l’édifice.
A l’époque, il enregistrait ses concerts pour pouvoir se réécouter et voir ce qu’il pourrait améliorer la fois d’après. Mais, en réalité, la bonne idée était ailleurs. Sans trop savoir où il allait, Makaya McCraven s’est amusé avec les bandes, les couper, les recoller, les trafiquer, les remixer, … Jusqu’à recréer un tout nouveau morceau. Ce soir là, tout seul dans son coin, Makaya McCraven venait de créer une méthode inédite, qui aujourd’hui, lui colle à la peau et inspire partout à travers le monde.
Inspirer, c’est d’ailleurs l’un des autres grands talents du batteur. Sur chacun de ses disques, il invite ses potes de la scène chicagoane, mais aussi les jeunes pousses prometteuses. Et ce faisant, Makaya McCraven s’est imposé comme une boussole à Chicago, comme un chef de file pour toute une génération, du trompettiste Marquis Hill au vibraphoniste Joel Ross.
Si l’on devait, on pourrait dater son sacre en 2015, avec son album “In the Moment”.
Dix ans d’exploration sonore et artistique dont le batteur dévoilait le off à la fin du mois dernier, avec le bien nommé “Off The Record”. Dix ans d’enregistrements réalisés dans différents lieux, avec différentes équipes, retravaillés version Makaya’s Touch et publiés dans quatre EP réunis dans un double album. Oui, dix ans, ça fait beaucoup d’infos.
Celle qu’il faut retenir, c’est que ce soir, on s’apprête à écouter ce qui sera peut-être la matière première du prochain album de Makaya McCraven dans Jazzlive. Le batteur est à l’affiche du New Morning avec, à ses côtés Junius Paul à la basse, Marquis Hill à la trompette et Matt Gold à la guitare...
@Musacchio/MUSA