Shelly Manne & His Men - Jazz From the pacific Northwest - 1966

Dernière ligne droite avant l'été. Direction la côte Ouest des Etats-Unis. Berceau du surf, du cinéma hollywoodien et du cool jazz.
Vous savez, ce jazz qui commence à émerger au début des années 50 en ralentissant un peu le tempo ultra rapide du bebop qui saturait alors l’espace musical des années 40, et en mettant l’accent plutôt sur la fluidité, la cohésion des timbres comme on pouvait en trouver dans la musique du saxophoniste Lester Young. Pour résumer, un jazz plus détendu. Tout est dans le nom : un jazz cool.
Et comme bien souvent, ce nouveau nom pour un nouveau jazz, c’est Miles Davis qui en a eu l’idée. C’était en 1949, pour l’album Birth of the Cool, véritable acte de naissance du genre et d’une école de musiciens qui, à sa suite, en fera sa spécialité.
C’est le cas de notre héros du soir dans Jazzlive : le batteur Shelly Manne.
Il est considéré comme le maître du rythme à la West Coast, celui qui a mené à la baguette tous les grands représentants du cool, de Stan Getz à Barney Kessel, sans oublier Chet Baker.
Mais il ne faudrait pas le réduire à ça pour autant. Shelly Manne était le premier à s’en plaindre. Non, il n’était pas particulièrement fière que son nom soit automatiquement associé au mouvement. C’était même plus que ça : ça l'énervait doucement. Cool ou pas cool, on ne sait pas trop. Mais une chose est sûre, Shelly Manne était un maître. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est le batteur Joe LaBarbera. Et il le disait comme ça :
“Demandez à n’importe quel batteur de ma génération de vous parler de Shelly Manne. Tous vous en parleront pendant des heures, parce-que nous avons tous été profondément influencés par lui. Pour résumer en une seule phrase, Shelly était le genre de batteur que je rêvais de devenir quand je serai grand”.
On a de la chance, Shelly Manne, c’est notre rendez-vous du soir sur TSFJazz. C’est même deux rendez-vous pour le prix d’un puisqu’on s’apprête à plonger dans un double album signé Reel to Real Records qui nous conduira dans deux espaces-temps.
Première étape au Mexique pour le Monterey Jazz Festival en octobre 58. Shelly Manne était accompagné pour l’occasion de Monty Budwig à la contrebasse, Russ Freeman au piano, Stu Williamson à la trompette et Herb Geller à la flûte et au saxophone.
Suite et fin du voyage une petite dizaine d’années plus tard, en 1966 et sur la scène du Penthouse Jazz Club de Seattle, avec une toute autre équipe : Hampton Hawes au piano, Frank Strozier pour les bois, Conte Candoli à la trompette et même la chanteuse Ruth Price en invitée sur deux titres.
Et tout ça, dès 21h sur TSFJAZZ!
Shelly Manne & His Men, Jazz From the Pacific Northwest (Reel to Real Records - 2024)
1958 - Monterey Jazz Festival
Stu Williamson – trompette
Herb Geller – saxophone alto
Russ Freeman– piano
Monty Budwig – contrebasse
Shelly Manne – batterie
1966 - Penthouse Jazz Club de Seattle
Conte Candoli – trompette
Frank Strozier – saxophone alto
Hampton Hawes – piano
Monty Budwig – contrebasse
Shelly Manne – batterie
Ruth Price – voix