Joyeux anniversaire Abdullah Ibrahim!

Il y a des musiciens qui portent en eux une page d’histoire. C’est le cas de notre héros du jour dans Jazzlive.
Petit Abdullah Ibrahim passait son temps à traîner dans le port du Cap ou il est né, à écouter les musiques apportées par bateau : la musique traditionnelle africaine, les chant Malay du Cap, les rythmes du carnaval, les succès populaires d’alors, mais aussi, le jazz, tout droit venu d’Amérique.
De quoi lui donner des idées. Dès le début des années 60, celui qui se faisait appelé Dollar Brand (du nom d’une célèbre marque de cigarette), fonde son premier groupe, et rapidement, s’envole pour l’Europe. C’est à Zurich, au Café Africana qu’il se fait remarquer par Duke Ellington, qui se charge de le lancer auprès des plus grandes salles du vieux continent. A se moment là, Dollar Brand n’a aucune envie de retourner en Afrique du Sud où règne le régime de l’apartheid, qui dès sa naissance, le classe comme "métis". Il n’y retourne qu’à la fin des années 60. Dans la foulée, il se convertit à l’islam et de Dollar Brand, il devient Abdullah Ibrahim.
Sa musique est indissociable de son héritage africain, et plus encore, de son combat contre l’apartheid. Un combat qui, en 1976, le conduit de nouveau à l’exil. Cette fois-ci, son refuge sera New York. Son refuge, mais aussi sa base. S’exiler d'accord, abandonner le combat, hors de question. Comme toujours, il lutte par et avec sa musique. A tel point que Nelson Mandela, après son élection en 1994, le remerciera officiellement pour son implication et son œuvre, le comparant même à Mozart ou Beethoven.
Hier Abdullah Ibrahim soufflait ses 90 bougies. L'occasion d'un panorama en version live!
Dollar Brand, Autobiography (Frémeaux & Associés - 1993)
Dollar Brand at Montreux (Enja Records - 1980)
Abdullah Ibrahim, The Song Is My Story (Intuition Records - 2014)