Les McCann Live in Paris - 1961
Le "touche-à-tout du jazz". Le "cauchemar des puristes".
Depuis toujours, Les McCann n’a aucune limite et une curiosité intarissable. Avant le piano, il s’essaye au tuba, et à la batterie. Et il n’est pas rare de l'apercevoir un appareil photo sous le bras, ou un pinceau derrière l’oreille.
Pas étonnant qu’il choisisse pour commencer, après un court passage dans la Marine et une médaille remportée lors d’un concours de chant, le Ed Sullivan Show. Il se retrouve au milieu de tout le gratin artistique de l’époque : danseurs, magiciens, humoristes, marionnettistes, photographes,...
Des débuts qui annoncent la suite de sa carrière : libre, engagée et fidèle à la musique en laquelle il croit. Au monde auquel il croit aussi, en témoigne Compared to What, dans lequel lui et son ami Eugene McDaniels, dénoncent sans détour les actions du gouvernement américain en Asie du Sud Est. Musicalement, Les McCann reste révolutionnaire, n’oubliant jamais ce qu’il doit au blues, et ne pouvant s’empêcher de tout explorer sans jamais tomber dans l’élitisme. Sa musique est vivante, se construit au détour des rencontres, qui seront nombreuses : Ben Webster, Joe Pass, Blue Mitchell, Eddie Harris, et Roberta Flack qu’il découvre et lance dans les circuits du jazz.
A la fin de sa vie, il plonge dans le funk synthétique et s’assume définitivement en tant que chanteur. Bref, Les McCann était plus ou moins capable de tout.
On le retrouve dans un club qui lui va bien ce soir dans Jazzlive, au plein cœur de l’été 1961 : Le Caméléon, rue Saint-André des Arts, dans le 6ème arrondissement de Paris. A l’époque, il n’a pas 25 ans, c’est son premier voyage en Europe, et il présente le répertoire de son tout premier album : The Truth.
A ses côtés, Herbie Lewis à la contrebasse et Ron Jefferson à la batterie...