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CHRIS TORDINI / BECCA STEVENS

Twixt

Le vendredi 13 avril 2012, par Laurent Sapir

Depuis quelques années, le cinéma de Francis Ford Coppola n'est plus qu'une suite de post-scriptum plus ou moins décourageants à une oeuvre par ailleurs fondatrice du cinéma contemporain. "Twixt" n'est pas le plus insupportable de ces post-scriptum. A défaut de saisir et surtout d'être emporté par cette fable dépareillée dans laquelle un écrivain décati est poursuivi par les fantômes de son passé, il est possible de savourer plusieurs séquences pour elles-mêmes. On peut même leur trouver des accointances avec l'univers de David Lynch, l'ampleur en moins.

On peut aussi appréhender cet ovni "coppolesque" au second degré et sourire de la manière avec laquelle le réalisateur recycle la mythologie des vampires tout en intellectualisant la chose avec ses multiples références à Edgar Poe. Il n'empêche qu'on reste bel et bien sur sa faim. Le côté foutraque du propos et de la mise en scène, encensé ici ou là quand le même qualificatif a généralement un caractère péjoratif, ne répond pas aux attentes. La dimension personnelle de "Twixt", hanté par la perte de l'enfant, ne peut pas non plus masquer une certaine complaisance dans la bizarrerie.

Francis Ford Coppola, certes, n'a jamais été aussi libre. Peut-être faudrait-il rajouter qu'il n'a jamais été aussi jeune, disjonctant les codes d'un cinéma dont il fut jadis l'un des empereurs les plus confirmés. Quand on a, hélas, le souvenir de "Conversation secrète", "Le Parrain, "Apocalypse Now", "Cotton Club" ou encore "Rusty James", il n'est pas interdit de regretter l'âge d'or d'une filmographie dont la maturité s'inscrivait avec autrement plus de souffle et d'aisance dans le panthéon du cinéma américain.

"Twixt", de Francis Ford Coppola. Le film est sorti en salles le 11 avril

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