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Bon anniversaire, Claude Bolling !

Le jeudi 09 avril 2020, par Laurent Sapir
Panoramiques et panorama. Le parcours de Claude Bolling, qui souffle ses 90 bougies ce vendredi, c'est un big band de folie et pas seulement des BO d'anthologie...

Cette année 2020 marque le 50e anniversaire de la sortie en salles de Borsalino qui ne serait jamais devenu le film-culte qu'on connaît sans la bande originale et le piano bastringue de Claude Bolling... Ce dernier va avoir 90 ans ce vendredi 10 avril. Tout ce que son parcours a d'anthologique avait déjà fait il y a quelques mois l'objet d'un chouette numéro de 59, rue des Archives, sur TSFJAZZ, bien au-delà, justement, du rayon jazz option B.O. On n'oublie pas non plus le DVD que lui a consacré Frémeaux et Associés sous le titre Dans le piano de Claude Bolling. Voici ce qui avait alors été bloggé: 

On trouve de tout dans le piano de Claude Bolling: humilité, allégresse, quête insatiable de rencontres, d'expériences, de travail... En 60 ans de musique, celui qui a si bien personnifié un certain swing à la française n'aura cessé de se démultiplier au rythme de 180 disques enregistrés, plus d'un millier de concerts et 110 musiques de films. 

De Borsalino aux Brigades du Tigre, c'est déjà ce rayon jazz option B.O qui a fasciné l'animateur Vincent Perrot dont le label Frémeaux & Associés a eu la chouette d'éditer le vibrant portrait diffusé il y a deux ans sur TV5 Monde. Pas question pour Alain Delon,Claude Lelouch, ou encore Pierre Arditi dont il a recueilli les témoignages, de contredireVincent Perrot en la matière, sauf qu'à s'en tenir à ces seuls panoramiques, le panoramaBolling serait bien incomplet.

D'une enfance cannoise soudainement bouleversée par la découverte de Fats Waller aux soirées en big band de l'Hôtel Méridien, l'éventail est si large ! Bardot qui apprend à chanter, le Duke accoudé au piano de son plus grand fan, les parties de carte avec Marcel Pagnol, le triomphe (malgré des critiques grognons) des disques crossover avec les musiciens du classique... Photos et vidéos raniment l'épopée d'un jazz sans œillères et connecté à d'innombrables mythologies.

Les dernières décennies ne sont pas les moins passionnantes. Tenant son big band à bout de bras et lui consacrant une énergie phénoménale, Claude Bolling y inviteStéphane Grappelli. "C'est curieux, ce violon et cette masse orchestrale", s'inquiète l'ancien partenaire de Django Reinhardt avant d'irradier au vu des arrangements "subtone" que son hôte lui a concoctés, au point qu'il va lui-même demander à l'orchestre d'accélérer le tempo. Autre temps fort, ce concert place de la Concorde, lors des 50 ans de la Libération de Paris. Quel autre jazzman, en France, peut ainsi s'enorgueillir d'avoir joué devant 300 000 personnes ?

Comme l'attestent les éclairages si pertinents de Claude Tissendier et Vincent Cordelette qui a pris les rênes de l'orchestre depuis que son fondateur s'est retiré de la scène, on trouve effectivement de tout dans le piano de Claude Bolling. Mais le plus beau et le plus poignant dans cette malle aux trésors, comme l'observe Patrick Frémeaux, c'est ce regard de gamin pétillant par-delà les rides, cette passion des trains miniatures qu'il a partagée avec Claude Luter, ce bonheur joueur sur une reprise de Flying Home... Dans le piano de Claude Bolling, il y a d'abord l'enfance de l'art.

Dans le piano de Claude Bolling, Vincent Perrot, en DVD chez Frémeaux & Associés avec en bonus le CD: Cinéma Piano Solo, 21 classiques de Claude Bolling en piano solo.

L'émission 59, rue des Archives de David Koperhant, Bruno Guermonprez et Rebbeca Zissmann est à réécouter ici

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