Duke Ellington Ft. Elvin Jones - Salle Pleyel - 1966

Son nom est presque indissociable de celui de John Coltrane.
Et en même temps, difficile d’oublier son rôle dans le quartet du saxophoniste tout au long des années 60. Non seulement, il accompagnait le musicien le plus intéressant du moment, mais en plus, il arrivait parfois à lui voler la vedette. C'est simple, on n'avait jamais entendu un jeu de batterie pareil.
Mais, même si c’est déjà très impressionnant, ce serait vraiment dommage de résumer Elvin Jones à cette collaboration. Déjà parce-qu’il est le petit dernier d’une fratrie de dix enfants, qui se trouve être parmi les plus légendaires du milieu puisqu’on y trouve Hank Jones (Coleman Hawkins, Dizzy Gillespie, Roy Eldridge), Thad Jones (cofondateur du big band le plus célèbre de New York) et le benjamin, Elvin Jones, notre héros du soir donc.
Sept décennies de carrière, qui commençaient aux côtés de Charles Mingus, avant de se poursuivre avec Sonny Rollins, Thelonious Monk, Gil Evans et évidemment John Coltrane.
Et notamment sur l’album enregistré avec Duke Ellington au début des années 60, celui sur lequel on trouve cette si jolie version de In a Sentimental Mood, avec, derrière la batterie : Elvin Jones.
Une première rencontre qui leur donnera envie de se revoir. De toute façon, il y avait clairement de l'eau dans gaz entre Elvin et Coltrane. A tel point que le batteur quitte le quartet sans préavis en 1966 pour rejoindre... l’orchestre de Duke Ellington!
Directement, ils s’envolent pour une tournée internationale qui les mènera jusqu’en France. “Duke Ellington Ft. Elvin Jones à la salle Pleyel”, c’est ce qu’on pouvait lire en grosses lettres sur toutes les colonnes Morris de Paris. Alors évidemment, le soir du 29 janvier 1966, l’auditorium était plein à craquer, et on jouait des coudes pour tenter de décrocher les dernières places.
Sur les coups de 20 heures, on a entendu retentir la sonnerie annonçant le début du concert, le rideau s’est levé sur l’orchestre déjà installé, et un monsieur à chapeau gris et cravate à pois s’est avancé pour présenter tout ce beau monde. Ce monsieur, c’est Norman Granz, célèbre impresario et fondateur du label Verve Records (entre autres). Pour l'occasion, il a même révisé un peu son français, alors ce soir, c’est lui qui présente dans Jazzlive…
Rendez-vous dès 21h dans Jazzlive!
Duke Ellington in Paris - feat Elvin Jones (1966)
Cat Anderson, Herbie Jones, Mercer Ellington, Cootie Williams - trompette
Lawrence Brown, Buster Cooper - trombone
Chuck Connors - trombone basse
Johnny Hodges - saxophone alto
Russell Procope - clarinette, saxophone alto
Jimmy Hamilton - clarinette, saxophone ténor
Paul Gonsalves - saxophone ténor
Harry Carney - clarinette basse, saxophone bariton
Duke Ellington - piano, direction d’orchestre
John Lamb - contrebasse
Elvin Jones, Skeets Marsh - batterie
Norman Granz - MC
+ Harry Belafonte - special guest