Jazzlive

Du lundi au vendredi à 21h
Manon Brimaud
Jeudi 4 septembre 2025 | 09:00 - 10:00

Aretha Franklin at Fillmore West - 1971

On la surnomme “Lady Soul” ou “The Queen of Soul”. Elle a battu tous les records en devenant l’artiste féminine la plus rentable de son temps. L’une des plus récompensées aussi, avec un total de 18 Grammy pour 44 nominations, et même le titre honorifique de “plus grande chanteuse de tous les temps” par le magazine Rolling Stones. 

Mais il ne faudrait pas que ça nous fasse oublier qu’Aretha Franklin était aussi une excellente pianiste. Et qu’en plus, elle a appris toute seule, à l’oreille, en écoutant celle qui prit le rôle de figure maternelle et de mentor après la disparition de sa mère, l’une des premières grandes dames du genre : l’indétrônable Mahalia Jackson.  Pas mal comme modèle pour une jeune africaine-américaine des années 40. 

Du côté paternel, c’est pas mal non plus. Un véritable pasteur superstar, surnommé “la voix à un million de dollar”, payé plus milliers par sermon, et attirant tout le gratin, des grandes voix du gospel aux figures centrales du militantisme noir : Sam Cooke, James Cleveland, ou encore Martin Luther King. Aretha a tout juste 12 ans quand il décide de l’emmener avec lui pour son “gospel caravan” tour à travers les églises de tout le pays. 

Et ça, ce n’est vraiment que le début. A 15 ans, Aretha est mère de deux enfants, de deux pères différents, et parvient malgré tout à se faire remarquer par le producteur Jerry Wexler. En 1966, elle signe chez Atlantic, et c’est parti pour une vie de reine de la soul. 

Pourtant, dans son autobiographie, Quincy Jones raconte qu’elle avait horreur de monter sur scène. Non seulement à cause du trac, mais aussi parce-qu’elle était terrifiée à l’idée que les gens s’aperçoivent qu’elle n’était pas si douée que ça. Syndrome de l’imposteur d’accord, mais syndrome du spectateur, ça non. 

Combattante de la première heure pour les droits civiques, amie et soutien de Martin Luther King jusqu’à son assassinat en 1968, Aretha était aussi très impliquée dans la cause des femmes. Ses succès, ce sont ceux de toutes les femmes noires. Avec, des chiffres qui ne sont que des chiffres mais qui veulent dire beaucoup. Elle, cette jeune femme noire pas toujours sûre d’elle, dépasse Elvis Presley dans les ventes d’album. Oui, un homme blanc. Et je le rappelle que nous sommes dans les années 60.

Ce soir dans Jazzlive, on retrouve Aretha Franklin au sommet de sa gloire. Au tout début de la décennie 70, la star est en tournée pour promouvoir son tout dernier album, Spirit In The Dark. Les 5, 6 et 7 mars 1971, elle est à San Francisco pour une série de trois concerts à guichets fermés sur la scène du Fillmore West. Et comme toujours, le public l’attend de pied ferme… 

Rendez-vous à 21h sur TSFJazz!


Aretha Franklin, at Fillmore West (Atlantic Records - 1971 - rec. 5-7/03/1971)

Aretha Franklin - voix, Fender Rhodes
Memphis Horn - cornet 
King Curtis - saxophone ténor & chef d'orchestre 
Cornell Dupree - guitare 
Jerry Jemmott - contrebasse
Truman Thomas - piano
Billy Preston - orgue
Bernard Purdie - batterie 
Pancho Morales - congas 
Ray Charles - special guest
 

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