Tony Williams - Tokyo Live - 1992

Dès ses 8 ans, Tony Williams accompagne son père saxophoniste.
A 15 ans, il entre au Berklee College de Boston, et sort le soir pour jammer avec tout le gratin : les Jazz Messengers d’Art Blakey, les musiciens de Max Roach, ou ceux du Toshiko-Mariano quartet. Bref, il est dans le circuit.
A 17 ans, le saxophoniste Jackie McLean l’invite à New York, et l’engage pour jouer dans le film Connection, avec entre autres, la flûtiste Bobby Hutcherson. Un film réalisé par Shirley Clarke, et dans lequel on suit un journaliste aller à la rencontre de musiciens de jazz qui attendent leur dealer.
Quelques mois plus tard, il est embauché dans le second grand quintet de Miles Davis avec Herbie Hancock, Wayne Shorter et Ron Carter. Il y restera jusqu’en 1969. En quelques années, il acquiert alors la reconnaissance de ses pairs et une notoriété rare pour un musicien de 25 ans seulement.
Le starter pack idéal pour se lancer en leader. Tony Williams rassemble autour de lui le guitariste John McLaughlin (rencontré sur l’album In A Silent Way, de Miles Davis, qui marque la naissance du jazz fusion), mais aussi l’organiste Larry Young. Comme le maître, l’élève plonge dans la nouvelle vague électrique avec un premier album intitulé Life Time. Sans véritable succès, le groupe ne survivra pas aux années 70.
Ce petit échec commercial n’empêche pas Tony Williams de rester l’un des sidemen les plus convoités d’Amérique. Caché derrière sa batterie, il participe à quasi toutes les expérimentations fusion : Jaco Pastorius, Wynton Marsalis, et même Public Image Limited, groupe de John Lydon, ancien des Sex Pistols. Mi-jazz, mi-rock, Tony Williams s’aventure également dans des expériences acoustiques avec notamment Stanley Clarke et Chick Corea. Donc oui, globalement, Tony Williams sait tout faire.
En 1986, après une brève apparition dans le film Autour de Minuit, de Bertrand Tavernier, le batteur monte un ultime quintet dans l’esprit néo-bop, avec à ses côtés le pianiste Mulgrew Miller, le trompettiste Wallace Roney, Ira Coleman à la basse, et au saxophone, un musicien qu’on écoutait en chair et en os la semaine dernière en direct de l’ECUJE dans Jazzlive : Bill Pierce.
En 1992, le groupe - qui connait alors un succès international - se lance dans une tournée au quatre coins du monde, qui conduit tout ce beau monde jusqu’à Tokyo.
C’est le dernier album live de Tony Williams, et c’est ça qu’on écoute ce soir dans Jazzlive!
Tony Williams, Tokyo Live! (Blue note - 1993)
Wallace Roney - trompette
Bill Pierce - saxophone
Mulgrew Miller - piano
Ira Coleman - contrebasse
Tony Williams - batterie