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Rentrée littéraire: nouveaux échos

Le samedi 26 juillet 2008, par Laurent Sapir

La porte des Enfers, de Laurent Gaudé (Actes Sud) : Quatre ans après "Le Soleil des Scorta", Laurent Gaudé retrouve une fluidité d'écriture exceptionnelle pour évoquer le drame d' un père qui perd son fils lors d'une fusillade à Naples tout en explorant les mythes et les mystères d'un au-delà qui n'est forcément synonyme de néant. Résultat: une fable pleine de ténèbres et de soleils, de malédictions et d'espérance. Avec "Zone", de Mathias Enard, c'est la 2ème "bombe"de la rentrée littéraire signée Actes-Sud.

Les accomodements raisonnables, de Jean-Paul Dubois (Editions de l'Olivier) : Après deux détours prodigieux dans le burlesque ("Vous plaisantez, M.Tanner") et le grand froid canadien ("Hommes entre eux"), Jean-Paul Dubois signe ici un récit effectivement plus "accomodant" et un peu trop "raisonnable"... Il n'y a rien à redire, certes, sur la maîtrise du récit, l'art de la"scène", la lucidité et l'ironie dont l'auteur fait preuve à travers les états d'âme d'un scénariste quincagénaire qui se retrouve à l'Ouest, dans tous les sens du terme... L'ensemble reste néanmoins un peu trop "classique" pour ne pas décevoir un petit peu...

"Ce que le jour doit à la nuit", de Yasmina Khadra (Julliard): Yasmina Khadra n'a rien perdu de son formidable talent de conteur... Son nouveau roman a autant de souffle que l'histoire algérienne qu'il revisite de 1930 à 1962 à travers la complicité fraternelle de quatre amis qui vont devoir choisir leur camp. On est un peu gêné, parfois, par le côté "Autant en emporte Oran" du récit. On regrette, surtout, les fulgurances géopolitiques dont Khadra faisait preuve lorsqu'il portait son regard sur les plaies contemporaines et non pas sur de vieilles blessures...

Saloon, de Aude Walker (Denoël) : Pour son 1er roman, Aude Walker s'est mise dans la peau de la très rebelle Lisa qui retourne auprès des siens, sur l'autre rive de l'Atlantique... Fric, stupre, et absence complète de volupté... La plume de Aude Walker est trempée au vitriol, le rythme affole, d'entrée de jeu... Et puis ça s'effiloche peu à peu... Il aurait fallu peut-être un récit mieux structuré et des personnages un peu moins mécaniques pour emporter le morceau...

Un chasseur de lions, d'Olivier Rolin (Le Seuil) : J'ai cru comprendre qu'Olivier Rolin était un monument de nos "Lettres" hexagonales. On évitera donc d'être trop outrecuidant à son encontre, sauf à suggérer qu'il abuse peut-être un peu trop des parenthèses et qu'il n'était pas forcé, lui aussi, d'user du mot "tintinnabulant" qui parsème un peu trop les pages de plusieurs romans en cette rentrée littéraire. L'ouvrage recense par ailleurs les faits d'armes d'un aventurier français du 19ème siècle qui servit de modèle au peintre Manet.

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