59 Rue des Archives
Cannonball Adderley, l’alto boulet de canon
Avec son gros ventre et ses admirables moustaches, Julian Adderley, dit Cannonball, appartenait à la “race des ogres” selon le journaliste Lucien Malson. Saxophoniste incroyable, personnage amène et haut en couleur, Cannonball Adderley s’est jeté à corps perdu dans le jazz. Si John Coltrane, son collègue au sein du Miles Davis Sextet, fût un ténor torturé, habité et révolutionnaire, Cannonball lui, était un altiste généreux, à la virtuosité séduisante et communicative.
Le jazz ? “J’aime tout ce qu’il représente”, disait Adderley. “Ses bons côtés comme les mauvais, l’alcool, les filles faciles, la dope, tout ce qu’ils veulent nous coller sur le dos ! Pourquoi ? Parce que lorsque je me présente devant le public, les gens s'aperçoivent que cette musique peut être chaleureuse, et que nous sommes tous là pour nous amuser...” Du soleil de Floride jusqu’aux clubs enfumés de New-York, de l’ombre tutélaire de Charlie Parker aux sirènes de la Californie, retour sur la trajectoire fulgurante d’un saxophoniste qui menait sa vie comme ses solos : à cent à l’heure.
Étagère 4… Boîte n°9… Dossier CA1928… Cannonball Adderley… L’alto boulet de canon.