Charlie Byrd, 100 ans après

Le 16 septembre 1925 naissait en Virginie le guitariste Charlie Byrd, figure incontournable de l’histoire du jazz. Son parcours débute dans l’arrière-boutique de l’épicerie familiale, où son père jouait de la mandoline et rassemblait musiciens noirs et blancs – « l’un des rares endroits de la ville où il n’y avait pas de ségrégation », se souvenait Byrd.
Engagé comme guitariste au sein de l’armée américaine, il découvre l’Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale et croise la route de Django Reinhardt à Paris, une rencontre décisive qui marquera son jeu pour toujours. De retour aux Etats-Unis en 1947, il s’oriente vers la guitare classique, convaincu que cette musique « englobe à peu près tout ce qu’on peut faire à la guitare. Et l’instrument possède toutes sortes de couleurs ».
C’est au début des années 60 que sa trajectoire prend un tournant décisif. En tournée en Amérique latine à l’invitation du président John F. Kennedy, il découvre la bossa nova et rapporte aux États-Unis les disques de João Gilberto et Antonio Carlos Jobim. Enthousiasmé, il les fait écouter à son voisin Stan Getz, qui enregistre en 1962 avec lui l’album Jazz Samba (Verve), considéré comme le premier grand disque de bossa nova aux États-Unis. L’album dépasse le million d’exemplaires vendus et déclenche une véritable vague brésilienne dans le jazz américain. Comme aimait à le rappeler Charlie Byrd :
« Je n’ai pas inventé la bossa nova. J’ai simplement eu la chance de participer à son premier enregistrement réussi. »
Sa carrière s’envole et Byrd collabore ensuite avec Les McCann, Zoot Sims, Buck Clayton, Helen Merrill, Cal Tjader, mais aussi avec Herb Ellis et Barney Kessel au sein du trio Great Guitars. Il s’éteint en 1999, laissant derrière lui un héritage unique : celui d’avoir ouvert un pont entre la guitare classique, le jazz américain et les rythmes du Brésil.