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A la force d'âme de Robert Oppenheimer, Prométhée maudit et harcelé du feu nucléaire américain, Christopher Nolan oppose justement son absence d'âme avec en renfort une mise en scène bien vasouilleuse. Quel gâchis !

Hong Sang-soo en mode conte d'été. Son nouvel opus, "De nos jours", semble être un post-scriptum cristallin à son précédent film sorti en début d'année.

Qui aurait cru que le très austère réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, monument du cinéma d'auteur, nous offre soudainement une variation de "Jules et Jim" à ce point épicée de mille et un battements de cœur ? À part ça, le film dure 3h20 et c'est un chef d'œuvre.

Au moment de commencer l'interview, elle envoie valser canapé et autres fauteuils. On fera causette à la cool, assis sur la moquette de cette chambre d'hôtel trop luxueuse à ses yeux. Avec Jane Birkin, dont on apprend la disparition à 76 ans, tout était à part. C'est peut-être pour ça qu'elle était une part de nous.

Son regard à la fois implacable et dopé à la dérision, sa vision des rapports amoureux, sa définition et son refus du "kitsch"... Pour tous ceux dont il a accompagné et guidé les 20 ans, l'auteur de ''L'Insoutenable légèreté de l'être" était déjà immortel avant d'être mort.

Présenté en sélection officielle à Cannes, "Les Filles d'Olfa", de la cinéaste Kaouther Ben Hania, fait rejouer pour mieux les exorciser les traumas d'une mère tunisienne et de ses filles. Résultat: un poignant jeu de miroirs entre documentaire et fiction.

Au royaume des archives, Louise Michel ne perd rien de sa radicalité, bien au contraire. Avec la sensibilité toujours aussi vive qui la caractérise, Judith Perrignon fait revivre l'héroïne de la Commune en transformant la paperasse en vibration.

Son couple vacille, son art se ringardise, son communisme n'est plus qu'un numéro de cirque... Nanni Moretti en fait des tonnes dans la peau d'un cinéaste au bout du rouleau, mais sa folie douce rafraîchit autant qu'une BO réunissant Joe Dassin et Aretha Franklin.

Sensible, documenté et dénué de tout laïus romanesque, le blues de Ma Rainey trouve enfin sa voix grâce à la biographie de Frédéric Adrian et à son penchant désormais confirmé pour les grandes battantes de la musique noire américaine.

De "Adieu Philippine" jazzé par Maxim Saury à cette splendeur océane qu'était "Du côté d'Orouët", Jacques Rozier était le poète de la Nouvelle Vague. Il vient de s'éteindre à 96 ans.

Houellebecq à la confesse au sujet de récentes péripéties lui ayant donné quelques sueurs froides... Pénible, vulgaire et pathétique, cet exercice d'auto-justification a peu de chose à voir avec les romans les plus puissants de son auteur.