Dizzy Gillespie & Charlie Parker at the Town Hall - 1945

Dans les années 40, poussait à New York l'une des amitiés les plus intéressantes et stimulantes du jazz. Une amitié qui se construisait en deux temps : en début de soirée dans les grands big bands de l’ère du swing, et tout le reste de la nuit dans les jams des clubs de la 52e.
Jams que le producteur et agent Monte Kay suivait depuis près de 5 ans, le temps de laisser fleurir cette musique nouvelle. Au printemps 1945, il juge que le bebop est assez mûr, et décroche le téléphone pour proposer à son ami Mal Braveman l’attaché de presse une idée folle : créer la New Jazz Fondation. Une organisation pour mettre en avant cette vague de jeunes musiciens qui apportait un son nouveau.
Et pour lancer au mieux ce projet fou, ils n’hésitent pas bien longtemps. Les premiers qu’ils présenteront sur la scène du Town Hall au mois de juin, ce seront Dizzy Gillespie et Charlie Parker. Mal et Monte sont sûrs de leur coup.
Pourtant, à seulement trois semaines de l’échéance, ils se rendent compte que les billets ne se vendent pas. Ils passent alors un coup de fil au DJ Symphony Sid, qui, après avoir écouté les quelques enregistrements de nos deux boppers, fond en larme et leur tombe dans les bras. Un allié de poids qui remplit le Town Hall en deux tours de disque.
60 ans plus tard, en 2004, un certain Robert Sunenblick retrouve ces bandes historiques publiées l’année d’après sur le label Uptown Records. Un disque qu’un certain Gérard Brémond mettait la semaine dernière dans les mains ébahies de notre enquêteur David Koperhant. Eh oui, c’est assez pratique d’avoir un patron qui a été journaliste pour Jazz Hot. Après quand il paye sa tournée, y’a de belles choses à se mettre sous la dent!
Notre Jazzlive du soir en l'occurrence… Bienvenue au Town Hall de New York. Nous sommes le 22 juin 1945, et le maître de cérémonie n'est autre que Symphony Sid....
Dizzy Gillespie et Charlie Parker at the Town Hall (Uptown Records - 2005)
Charlie Parker - saxophone alto
Dizzy Gillespie - trompette
Al Haig - piano
Curley Russell - contrebasse
Max Roach, Sidney Catlett - batterie