Ray Bryant at the basin street east - 1964
Ce soir, un enfant de Pennsylvanie qui a poussé directement sur les rives du fleuve Delaware, un pur produit de Philadelphie : le pianiste Ray Bryant.
A y regarder de près, c’est une ville qui lui va plutôt bien. Littéralement, Philadelphie signifie “La Ville de l’amour fraternel” donc ça commence bien. C’est peut-être pour cette raison qu’on choisit d’y signer la déclaration d’indépendance et la constitution États-unienne le 4 juillet 1776.
Fraternel et révolutionnaire. Comme notre homme du soir. Dès le lycée, Ray Bryant a toujours dans sa poche sa carte d’adhésion au syndicat des musiciens. Un Jazzman, un vrai. Avec un petit truc en plus. Un sixième sens, une sorte de don pour comprendre les besoins et les attentes d’un public de plus en plus orienté pop.
Un jazzman accessible en quelque sorte. Et un peu magicien aussi. Avec une recette imparable. D’abord, des harmonies riches et un brin tordues. Ensuite, une maîtrise parfaite des 88 touches de son clavier, et sans jamais en oublier une seule. Pour finir, un sens profond de l’écoute, qui va sûrement de pair avec son côté fraternel. Avec le bon dosage, l’illusion est presque parfaite. C’est tellement fourni, et tellement équilibré à la fois qu’on croirait presque écouter un big band.
De quoi convaincre le label Sue Records de signer le trio du pianiste, d’abord pour album studio en 1963, puis l’année suivante pour un album live en direct du Basin Street East de Manhattan. Vous allez voir, c’est assez drôle, on dirait à certains moments que les gens dans le public jugent leurs conversations plus intéressantes que le concert.
Parfait pour une immersion dans le Manhattan des années 60 ce soir dans Jazzlive....