Cassandra Wilson à Montréal - 1995

En 1995, Cassandra Wilson fêtait ses 40 ans sur la scène du Festival International de Jazz de Montréal.
A la base, Cassandra Wilson n’était pas partie pour chanter le jazz. Ça c'était le métier de son père. Elle se lance d'abord dans des études de communication à la Nouvelle Orléans. Autant dire que le jazz n'était pas loin. Cassandra Wilson ne lui résiste pas bien longtemps. Le soir après les cours, elle écume les jams de la ville. Jusqu’à ce qu’elle finisse par passer à la fac en coup de vent, entre deux jams, avant de décider de ne plus y aller du tout.
De toute façon, au début des années 80, c’est très clair : Cassandra Wilson s’envole pour une vie de jazz à New York. Ou devrais-je dire une vie de M-Base, ce mouvement de pensée imaginé par le saxophoniste Steve Coleman pour sortir sa musique des carcans qu’imposent le mot “jazz”. Plus qu’un style musical, c’est une philosophie de la création, qui rassemble dans le New York des années 80 une ribambelle d’artistes de tous horizons : danseurs, poètes, comédiens et musiciens.
C’est peut-être de cette expérience que Cassandra Wilson tire ce sens aigu de la liberté et de l’expérimentation en commun.
Au début des années 90, le collectif périclite un peu, tout en restant bien présent dans l’univers des artistes qui l’ont façonné, qui se mettent à cette époque à fleurir chacun de leur côté.
Deux ans avant notre concert du soir, Cassandra Wilson signe chez Blue Note et entame ce nouveau chapitre en solo avec un album très bien accueilli : "Blue Light ‘til Dawn", suivi de près par "New Moon Daughter". Elle présentait le répertoire de ce début d’aventure au sein de la maison bleue pour la 15e édition du Festival International de Jazz de Montréal.
A ses côtés Eric Lewis au piano, Lonnie Plaxico à la contrebasse et Terri Lyne Carrington à la batterie...